Biographie

Artiste internationale, directrice artistique, vocaliste-flûtiste, productrice, passeuse, Clotilde est une créatrice plurielle qui use de multiples arts pour faire émerger de nouveaux langages poétiques.

Ses œuvres singulières entremêlent musiques, chants, danses et arts visuels, sous forme de spectacles, concerts, films. Ses visions kaléidoscopiques délient les imaginaires, les représentations, les émotions. Clotilde orchestre ces arborescences en s’affranchissant des codes pour laisser place à des surgissements qu’elle appelle les « synchronicités hasardeuses ».

Chez elle, le cheminement créatif est métabolique, il puise dans la matière vibrante de la vie : une pulsation, celle de la rencontre, une façon d’explorer le monde et de se sentir vivante à l’intérieur de lui, d’appréhender les langages artistiques dans ce qu’ils ont de multiple, archipels chromatiques offerts à l’inspiration. Elle y (re)cueille inlassablement les correspondances, les rencontres, les étonnements, invitant des artistes à entrer dans ses œuvres pour y dessiner leur propre voyage. « J’aime me plonger dans la différence, dans cette zone d’inconfort qui nous oblige à un plus grand éveil. »

Des Dadas et des surréalistes, elle chérit l’imprévu de la révélation, ses synchronismes accidentels. Car les spectacles de Clotilde tour à tour enchantent, émeuvent et déstabilisent : ils s’adressent aussi à l’inconscient, cette zone incertaine et fragile qui parfois, sous certaines impulsions, chavire.

« J’aspire à faire voyager les gens : saisir la main de quelquʼun et sʼévader. Bien sûr, il y aura des moments plus agréables que d’autres, mais à la fin, nous serons tous les deux plus vivants. »

Entrée au conservatoire à l’âge de 5 ans pour y apprendre la flûte traversière, Clotilde s’initie aux arts vivants via la musique, le théâtre et la danse. Très vite, elle s’attelle à augmenter sa propre musique, à marteler ses propres frontières au-delà des genres, à tracer de nouveaux territoires pour y faire advenir ses visions, empruntant le chemin du subconscient et des rêves pour directement « frapper la structure émotionnelle du public ». Ainsi, à vingt ans, elle monte deux premiers spectacles pluridisciplinaires mêlant musique, conte et danse : Sur la route des Tziganes et Monsieur Jazz. Elle explore les infinies possibilités plastiques de la voix au travers des vibrations osseuses et des techniques vocales étendues. Insatiable arpenteuse, elle pose ses valises tour à tour en Irlande, au Liban, dans les Balkans, aux Etats-Unis, au Burkina-Faso. Chacune de ses pérégrinations féconde des partages poétiques qui, partant de la terre de la rencontre, s’élèvent à la poésie des choses révélées.

Artiste internationale, directrice artistique, vocaliste-flûtiste, productrice, passeuse, Clotilde est avant tout une exploratrice : exploratrice de ses propres rêves, des langages synesthésiques, des corps, des musiques et des écritures, qu’elle met au service de propos qui l’habitent.

Synchronicités hasardeuses

n. f. pl., néologisme. Dialogue non illustratif entre différentes disciplines artistiques qui s’expriment indépendamment en simultanéité. Art de la poésie des choses révélées

Clotilde revisite les synchronismes accidentels bien connus de la création cinématographique que Cocteau avait déjà transposée au spectacle vivant par l’entremise de Roland Petit, chorégraphe du mimodrame Le Jeune Homme et la Mort. Elle propose de cultiver « l’accident préparé » et s’appuie sur la présence à l’instant, entendue comme impulsion créatrice.
Dans ses œuvres polyphoniques, chaque discipline artistique joue sa propre partition. Infusées du même propos, mais indépendantes dans leur cheminement créatif, elles s’élèvent l’une l’autre à une vibration qu’elles n’auraient pu atteindre séparément, évitant ainsi l’écueil de l’illustration. Lorsque ces partitions se rencontrent, surgissent alors des synchronismes accidentels qui ouvrent à un nouveau regard, jetant les bases d’une possible révolution symbolique.

 

Les voyages de Clotilde

2022 : Eastern Spring, deuxième album du duo Madeleine & Salomon, variations autour de la pop orientale et militante des années 1960-1970. Il a été sélectionné dans les albums « grands crus 2022 » de Télérama et le « Best of 2022 » de Jazz News x Jazz Magazine. Produit avec le soutien de la Drac Île de France, du CNM, de l’ADAMI, de la SPPF et du CNC.

2021 : XXY, poésie polyphonique pour 5 musicien.e.s, 5 danseur.ses et 1 film, prolongement de la réflexion de Clotilde sur le Féminin. Elle y invoque un déplacement du regard visant à déconstruire le système des oppressions liées au genre en faveur d’un idéal humain qui existe pleinement dans la fluidité de ses polarités, le féminin et le masculin. Lauréat du comité national danse de la Caisse des dépôts et consignations. Produite avec le soutien de la Région Ile de France, de la DRAC Ile de France, du Département du Val de Marne, de la DAC de Paris, de la Fondation Royaumont, du Théâtre de Vanves, du Comptoir à Fontenay et du CCN de Créteil.

2022 – 2019 : Pieces of a Song, en duo avec le claviériste new-yorkais Chris McCarthy, répertoire de compositions originales tissées entre rage et extase d’après les textes de la poétesse de la Beat Generation Diane di Prima. Produit avec le soutien du programme Jazz & New Music du French American Cultural Exchange.

2018 : XXY [ɛks/ɛks/wʌɪ], œuvre filmée expérimentale qui aborde la question des féminités de façon ouverte et poétique, mêlant danse, musique, chant et arts visuels. Sélectionné dans plus de 30 festivals à travers le monde, ce moyen métrage de création a reçu 5 prix et nominations. Produit avec le soutien du Secrétariat au droit des femmes, de la Sacem, de la Spedidam et du MFA

2016 : A woman’s journey, premier album du duo Madeleine & Salomon avec le pianiste Alexandre Saada, hommage vibrant aux « protest singers » américaines. Il a reçu 16 prix dont 6 en tant que meilleur album en France et aux USA. Ce répertoire s’enrichit sur scène de projections de films oniriques. Produit avec le soutien du FCM.

2011 : In Extremis, premier album en tant que compositrice, quartet sans basse avec Olivier Hutman au Piano, Dano Haider à la guitare 7 cordes et Antoine Paganotti à la batterie. C’est à l’image des collages surréalistes, une superposition de matières et matériaux a priori éclectiques ancrés dans les influences de Clotilde : Jazz, musiques improvisées, musiques classiques et musiques populaires du monde. Il est classé dans le top 5 des albums de l’année 2011 par The Sunday Time (UK) et de l’année 2013 par les NPR (USA National Public Radio) Annual Jazz Critics Poll, catégorie Debut album. Produit avec le soutien de l’Adami et de la SPPF.

2007 : Live aux 7 Lézards, album de reprises de chansons pop et jazz en duo avec le guitariste Hugo Lippi. Album « de jeunesse risqué, spontané, libre » qualifié de « petite merveille » par Jazz Magazine. Produit avec le soutien de la mairie de Paris.

2002 : Sur la route des Tziganes et Monsieur Jazz, spectacles tout public, pluridisciplinaires pour sept interprètes dans lesquels Clotilde chante, conte et danse.

 

Crédits photos macaron et fond de page biographie : Cecil Mathieu

Crédits photos mosaïque : Fabrice Benaquista, C-Cil, Benoite Fanton, Henny Garfunkel, Ryan L., Yohann Le Dizec, Dominique McAvoy, Cecil Mathieu, Ewane Nja Kwa, Geoff Norris, Steven Parke, Jean-François Picaut, Pauline Thomas